Don Giovanni ou l'Homme libre
Don Giovanni ou l’Homme Libre
Ils me haïssent tous et pourtant tous m’observent
Je leur suis détestable et hante leurs fous rêves
De moi ils médisent et ne cessent de m’envier
Car ils ne sont que piétaille et moi Chevalier
Ces marauds sont jaloux de mes conquêtes
Leur envie basse grandit quand ils me guettent
Cependant les femmes sont encore bien pires
De mes histoires ensemble se plaisent à rire
Mais chaque malgré sa grande malignité
Au plus profond d’elle rêve de me dompter
Lorsqu’à ses élans je daigne y répondre
Elle croit que près d’elle mon cœur se met à fondre
Et quand j’en viens à être rongé par l’ennui
Je la quitte et elle dit avoir été trahie
Pourtant si à l’une seule je suis fidèle
À toutes les autres je me montre cruel
Elles ressassent promesses que j’ai jurées
Ces paroles que j’ai lancé à la volée
Fou celui qui juge tous ces serments utiles
Car il s’évertue à porter des chaînes viles
Au diable ceux qui prisonniers de leurs remords
Sont misérables attachés à leur triste sort
Plutôt que faire de ma mémoire un boulet
Je tourne le dos à l’imbécile passé
Et je préférerais sans hésiter mourir
Que sur des fautes avec regret revenir
Je suis un homme riche, un homme avant tout libre
Ma vraie maîtresse est la liberté qui m’enivre