La Harpe
La Harpe
Le tour de son échine infinie est tel la boucle d’un cœur
Elle se tient droite et pourtant elle s’incline
Elle se penche vers vous et vous invite à l’enlacer
Les doigts s’agrippent puis relâchent
Ce sont des archers dont la seule flèche
Est un son plein et aérien
Parfois, dans des contorsions infâmes et gracieuses
À une certaine altitude de la dure chevelure
Sonne une goutte de rosée, une goutte de pluie
C’est l’instrument des liquides
Elle imite les cascades fluides
Les larmes du Ciel et les ruisseaux des yeux
Ainsi que les frémissements de l’Océan bleu